L’intelligence artificielle est-elle une menace ou une opportunité pour les créateurs de contenu ?

Le lancement de ChatGPT, un outil d’intelligence artificielle conversationnelle ouvert à tous, a fait le buzz au cours de ces derniers mois. Paul Maher, Directeur de Contenu chez Fourth Day et ancien journaliste nous livre son opinion quant à l’utilisation de ce type de technologie dans l’industrie des médias.

L’intelligence artificielle peut-elle remplacer les créateurs de contenus ?

Dans l’industrie des médias, nous sommes plutôt optimistes quant aux bénéfices que cette technologie peut apporter à la production d’informations. Le média Newsquest a récemment engagé un journaliste formé à l’IA qui, s’appuiera sur cette technologie dans son travail. D’ailleurs, selon lui, l’IA jouera « un rôle crucial dans l’optimisation de l’efficacité et de l’impact des reportages tout en garantissant les normes les plus élevées d’intégrité journalistiques. »

Cependant, nombreux autres journalistes sont inquiets à l’idée que l’IA puisse leur prendre leur travail s’appuyant notamment en raison d’exemples tels que celui de Bild, un journal allemand qui a fait le choix de remplacer une partie de ses équipes par une solution d’intelligence artificielle.

Avant de rejoindre notre groupe d’agences de relations publiques, Paul Maher était journaliste. Selon lui, les outils d’IA générative et conversationnelle comme ChatGPT ont le potentiel de réduire le temps nécessaire à la création d’un contenu de qualité, mais ils ne peuvent se suffire à eux-mêmes. Le processus de production d’un contenu écrit comporte généralement cinq étapes : i) convenir d’un cahier des charges, ii) effectuer des recherches, iii) rédiger l’article, iv) le critiquer et le modifier, et v) vérifier le tout. Dans cette méthodologie, l’IA peut être utilisée pour effectuer des recherches documentaires, rédiger un contenu ou le corriger. En cela, il permet un gain de temps considérable pour le journaliste.

« Les outils d'IA générative comme GPT ont le potentiel de réduire le temps nécessaire à la création de contenu de qualité, mais ils ne peuvent se suffire à eux-même. »

Paul Maher Directeur des Contenus, Fourth Day PR

Tendre vers une production de contenu plus qualitative et plus originale

Toujours d’après Paul, plus nous avancerons dans le temps, plus l’IA générative et conversationnelle dégagera de la bande passante pour les journalistes et les créateurs de contenu, leur permettant alors d’être plus focus tant sur le briefing qu’ils donneront aux robots que sur les processus d’édition qui s’ensuivent. Les esprits humains seront toujours nécessaires pour générer un contenu de haute qualité qui soit à la fois original et créatif.

Ce n’est vraiment qu’une question de temps avant de voir se multiplier les producteurs de contenu qui adopteront cette technologie et qui développeront des compétences pour l’utiliser aux mieux (autrement dit : fournir à la machine les meilleurs messages). Finalement, cela ne sera pas très différent de la manière dont la qualité de travail est aujourd’hui assurée, simplement que l’IA permettra de l’effectuer plus rapidement.

Nous devons certainement faire preuve de prudence quant à la manière dont nous utilisons des solutions d’intelligence artificielle alors que nous sommes encore en train de comprendre leurs comportements et leurs capacités. Mais comme le suggère Paul, il est encourageant de penser qu’ils pourraient permettre aux journalistes et aux créateurs de contenu de consacrer plus de temps à la création d’articles et matériaux de communication originaux et de grande qualité.