L ’arrivée des réseaux sociaux a bouleversé le paysage média. Par effet miroir, ils impactent la manière dont journalistes et attachés de presse travaillent, et offrent des alternatives nouvelles pour communiquer, informer et s’informer.

Les attentes des journalistes évoluent

Une récente étude menée par Cision met en évidence que toujours plus de journalistes utilisent les réseaux sociaux dans le cadre de leur profession. Ils sont 94% actuellement, contre 91% en 2016 et 85% en 2012. D’un point de vue professionnel, les deux réseaux les plus populaires parmi les journalistes restent Facebook (72%) suivi de près par Twitter (69%), qu’ils emploient souvent conjointement.

L’opinion qu’ils s’en font reste cependant mitigée quant aux impacts sur le journalisme, bien que cette question révèle une rupture générationnelle.

Cette étude souligne également les problèmes auxquels les journalistes français se trouvent confrontés. Ils mentionnent tout d’abord le manque de personnel et de ressources au sein des rédactions suite au développement de la presse en ligne. Les journalistes en sous-effectif manquent donc de temps pour traiter les informations que leur proposent les attachés de presse. Ils soulignent également le fait que les réseaux sociaux captent et tendent à monopoliser le trafic et l’attention des lecteurs. Qui plus est, les réseaux sociaux impliquent une grande partie des lecteurs qui ne prennent pas forcément le temps de remonter à la source de l’information qu’ils découvrent sur leur fil d’actualité.

Plutôt que d’en subir les conséquences, il est essentiel pour les journalistes, comme pour les attachés de presse, de s’en faire un outil stratégique.

L’exception française

Le Top 3 des objectifs d’utilisation des réseaux sociaux, tous pays confondus, suit le classement suivant : en tête, la publication et promotion de contenu (77%), en seconde position, la veille média et de leur domaine de prédilection (73%) et enfin l’interaction avec les audiences (70%). Seule la France présente un Top 3 différent et fait passer le Networking (71%) avant les interactions avec l’audience (68%)

L’utilisation des réseaux sociaux pour communiquer avec les attachés de presse arrive en dernière position dans tous les pays (18% en moyenne) mais les journalistes français sont tout de même 31% à utiliser les réseaux sociaux à cette fin.

Si les journalistes perçoivent la plupart des réseaux sociaux comme des détracteurs de leur métier, il n’en demeure pas moins qu’ils les utilisent comme outils de communication et d’échange.

Comment exploiter les réseaux sociaux comme outil de relations publiques ?

Aujourd’hui, la plupart des journalistes n’ouvrent plus tous leurs emails car leurs boites de réception sont saturées. Ils ont tendance à sélectionner les emails et les CP des attachés de presse et des sources qu’ils connaissent déjà.

Les réseaux sociaux, en particulier Twitter et Facebook, permettent aux attachés de presse d’initier et d’entretenir les relations avec les journalistes, sans les importuner.

Ils constituent également un nouveau canal de relance, quand les modes de diffusion actuels saturent. Le temps des envois de communiqué de presse généralisés à des listes de diffusion massive est révolu ; les journalistes ont de moins en moins le temps de répondre aux relances téléphoniques qui les interrompent dans leur travail et prennent trop de temps pour un intérêt limité. Un tweet ou un message ciblé sera plus efficace et permettra aux agences de relations presse de se faire remarquer en étant actif sur certains sujets. Cette démarche peut aussi aider à positionner une société comme experte sur un sujet précis, en la faisant ressortir dans les veilles sur internet sur des actualités ou des thématiques choisies. Enfin, les réseaux sociaux permettent également de donner de la continuité à la relation avec les médias, par exemple, après la parution d’un article en restant en contact avec le journaliste et en partageant les articles en question.

Si l’email s’impose encore largement comme méthode privilégiée de contact entre journalistes et attachés de presse, la tendance est au multicanal. Sans forcément être remises en cause, les méthodes de contact traditionnelles sont désormais clairement secondées par les réseaux sociaux. L’avenir nous dira si ces derniers vont devenir dominants ou si un équilibre global sera maintenu avec les autres canaux de communication.