Scaler son business : 6 conseils d’investisseurs en capital-risque
By Cindy Mouchard
R égulièrement, MeetFounders, dont Fourth Day est partenaire, organise des évènements et conférences permettant aux startupers et aux investisseurs de se rencontrer. L’un des derniers en date, Venture Capital Night, s’est tenu début juillet.
Deux groupes d’experts y ont parlé stratégies d’expansion et de sortie, et des startups prometteuses y ont présenté leurs plans de croissance.
De nombreux experts du capital-risque et de la tech tels que Arjun Jairaj, Franceso Moro, Jasper Wigley, Gideon Daitz, Luisa-Alix Orsini, Mariam Makhmutova et Lukasz Garbowski ont partagé leurs points de vue. Très instructives, ces discussions ont permis de recueillir des éléments extrêmement précieux pour les entrepreneurs; informations que nous aimerions vous restituer au travers de cet article rédigé par Danny Ward.
Tout d’abord, les panélistes ont discuté de la signification du terme « scaling » (mise à l’échelle). Réponse : la capacité d’une entreprise à croître de manière significative par rapport à sa proposition initiale sans perdre en performance. Pour donner quelques chiffres approximatifs, ils ont convenu que cela signifie généralement passer d’un chiffre d’affaires de 5 à 10 millions de livres sterling à un chiffre d’affaires de plus de 100 millions de livres sterling.
Ont ensuite été évoqués les éléments les plus importants que les sociétés de capital-risque recherchent lorsqu’elles envisagent d’aider une entreprise à passer à l’étape suivante :
1.Validation client
Les investisseurs considèrent les taux de renouvellement annuel comme un bon indicateur de la capacité d’une startup à passer à la vitesse supérieure. Si une entreprise est trop jeune pour que ces taux soient significatifs (moins de cinq ans, par exemple), les sociétés de capital-risque feront preuve de diligence raisonnable en s’adressant directement aux clients, y compris à ceux qui ont cessé d’utiliser votre service.
Dans quelques rares entreprises, lorsqu’une technologie est véritablement la première de son genre, les investisseurs peuvent être enclins à prendre plus de risques. Le pionnier de l’aviation à hydrogène, Zeroavia, dont Systemiq, membre du panel, a été l’un des premiers investisseurs, en est un bon exemple.
2.Une équipe solide
Les fondateurs doivent être conscients qu’une croissance rapide ne leur permettra plus de gérer leur personnel de manière non structurée. Une équipe de plus de 60 personnes a besoin de structures de développement de carrière et de mécanismes de retour d’information pour le personnel.
Les investisseurs conseillent de recruter très tôt une personne chargée des relations humaines. Si l’adéquation à la culture est une priorité absolue pour vos premiers recrutements, au fur et à mesure de votre croissance, vous intégrerez un éventail plus large de personnalités et de compétences et vous devrez mettre en place les processus nécessaires pour les gérer.
3.Des fondateurs pragmatiques qui savent quand déléguer
Les fondateurs sont souvent très doués pour faire décoller l’entreprise, mais ils ne sont peut-être pas les mieux placés pour passer à l’étape suivante.
Les investisseurs s’intéresseront de près à l’équipe dirigeante. Si l’un d’entre eux refuse de faire passer le meilleur pour l’entreprise avant son propre ego, les affaires risquent de ne pas aboutir.
4.Engagement précoce.
Aucun investisseur ne souhaite être sollicité à la dernière minute, lorsque l’argent vient à manquer. Les entrepreneurs doivent établir des relations très tôt avec les sociétés de capital-risque – en communiquant leurs progrès et en démontrant qu’ils sont dans la bonne direction.
Lorsqu’il s’agira de passer à l’étape suivante du financement, les discussions seront plus faciles.
5.Connaître ses chiffres.
Les investisseurs veulent savoir que l’équipe dirigeante d’une entreprise en maîtrise tous les aspects. Il ne s’agit pas seulement d’avoir à portée de main le CA en cours mais de savoir ce qui se passe sur son marché et où l’entreprise se situe.
Lever des fonds pour passer à l’échelle en 2024 est un processus plus lent qu’en 2021, lorsque les taux d’intérêt étaient bas et que les investisseurs en capital-risque étaient désireux de placer leur argent. Aujourd’hui, il faut accepter que cela puisse prendre 4 à 6 mois et que les conditions du marché puissent changer dans ce laps de temps.
6.Stratégies de sortie.
Le consensus parmi les investisseurs du panel est qu’il faut s’attendre à l’inattendu – en d’autres termes, les plans que vous faites ne se réaliseront presque certainement pas !
S’il est essentiel d’aligner la stratégie de sortie initiale sur celle de ses investisseurs, il est encore plus important d’adapter les attentes à la réalité du moment. Par exemple, il ne faut pas attendre qu’une introduction en bourse soit sa seule voie de sortie. Celle-ci dépend fortement des conditions du marché. Il faut donc être réaliste avec ses chiffres et ne pas oublier que les fusions-acquisitions à petite capitalisation peuvent être très efficaces.
Cet article a été publié à l’origine sur la page LinkedIn de MeetFounders.
Share this:
The author
Cindy est consultante RP senior au sein de Quatrième Jour. Elle est également responsable de notre agence de Casablanca.