Fourth Day

Tech : Ce que Mark Zuckerberg et WeWork peuvent nous apprendre quant aux relations publiques de ce secteur

Fin octobre 2019, Mark Zuckerberg a dû faire face à un interrogatoire hostile de la part du Congrès Américain. D’un point de vue communication et plus particulièrement de gestion de la réputation, cela est riche d’enseignements. Mark Zuckerberg, le jeune génie de la Tech, dont jadis tout le monde des affaires américain vénérait est devenu aujourd’hui la cible de toutes les critiques si bien que le cours de l’action Facebook a dégringolé.

Devant les sénateurs américains, il a tenté de convaincre de la nécessité de son entrée dans le monde de la cryptomonnaie. Au lieu de cela, il a été assailli de questions relatives aux droits civiles ou encore sur la question du (non)traitement des vidéos à caractère terroriste sur sa plateforme sociale. Quand Facebook devenait une entreprise fleurissante de plusieurs milliards de dollars, son fondateur n’était guerre interrogé sur ses méthodes mais aujourd’hui le vent a tourné.

Qu’est ce qui a changé ? La confiance en Facebook et Mark Zuckerberg a profondément était remise en question, principalement en raison de la gestion de la confidentialité des données. Pourtant, Facebook n’est pas le seul concerné dans cette crise de relations publiques.

Nombreux ont été les scandales dans l’industrie Tech ces dernières années. La confiance du grand public en ce secteur en a été ébranlée. Les entreprises sont désormais attaquées pour tout, de leurs politiques en matière d’éthique, d’emploi et de responsabilité sociale à leur business model en passant par l’impact environnemental et social de leur technologie.

 

Avoir foi la Tech

Toute entreprise Tech doit aujourd’hui prendre en compte sans sa stratégie de relations presse la possibilité d’un Techlash (retour de bâton) et comprendre à quel point la confiance est devenue essentielle pour attirer aussi bien les meilleurs talents que les investisseurs et clients potentiels.

Matraquage publicitaire, buzz et promesses de la technologie ne suffisent plus pour les entreprises de ce secteur. Il suffit de regarder l’échec de l’introduction en bourse de WeWork pour le comprendre. Grand public et investisseurs ont besoin d’être rassurés sur le fait que les modèles économiques dans l’industrie de la Tech ne soit pas des écrans de fumée.

Bien que WeWork semble pouvoir être sauvé grâce à un important investissement de Softbank (et malgré de lourdes pertes d’emploi), il existe trop d’exemples d’intrigantes entreprises Tech qui se révèlent être des coquilles vides – pensez notamment aux enquêtes criminelles ayant suivi la chute de Theranos et OneCoin.

 

Faire confiance en la Tech

La nécessité de renforcer la confiance dans la Tech et dans les entreprises de ce secteur va maintenant aussi plus loin. La naïveté initiale qui a accompagné la montée en popularité des réseaux sociaux en est un bon exemple. Au début, ces plateformes semblaient anodines et le grand public les a accueillies avec un grand enthousiasme sans se soucier de la manière dont leur vie privée en serait affectée ou sans imaginer le harcèlement possible subis par les jeunes. Mais notre attitude envers les médias sociaux a changé.

 

Aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus méfiants vis-à-vis des technologies émergentes, en particulier lorsqu’elles ont le potentiel évident de changer le monde qui nous entoure, comme par exemple des solutions d’intelligence artificielle ou de reconnaissance faciale.

Prenons l’exemple des voitures autonomes. En prenant la place du conducteur, cette technologie a le potentiel de réduire les accidents de la route et sauver des milliers de vie chaque année. Mais tant que nous penserons que les véhicules autonomes présentent un minimum de risques sur la route, nous ne nous sentirons pas à l’aise pour laisser se développer ce marché.

 

Prendre ses responsabilités

Avec une barre de confiance élevée, les entreprises sont maintenant obligées d’expliquer leur technologie de manière claire et convaincante. Si elles veulent être perçues comme entreprises responsable, elles doivent également être prêtes à donner les bonnes réponses lorsqu’on les leur demande – et démontrer qu’elles ont réfléchi à leur impact potentiel sur leurs clients et la société.

Il est déjà possible de voir que cela change. Brad Smith, Président de Microsoft, a récemment déclaré que les entreprises de la Tech ne pouvaient se décharger de toutes responsabilités. Et cette déclaration est clairement un affront à Mark Zuckerberg ! Il a également affirmé, de manière poignante, que l’ère du « bouger vite et de casser les choses », autrement dit l’ère Facebook, était révolue.

A bien des égards, il s’agit d’un transfert calculé d’actions de relations publiques de Smith à la reconquête de la confiance que les entreprises Tech ont perdue. C’est une décision que les autres acteurs du secteur devront sûrement suivre s’ils veulent convaincre le public d’accepter la technologie qu’ils vendre et l’histoire qu’ils racontent.

 

Cet article a été originalement publié par notre bureau de Manchester : https://www.fourthday.co.uk/what-zuckerberg-and-wework-struggles-say-tech-pr/

 

The author

Cindy est consultante RP senior au sein de Quatrième Jour. Elle est également responsable de notre agence de Casablanca.

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