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Travailler son personal branding peut faire une énorme différence pour les start-ups ou les entreprises à la recherche d’investissements. Car la capacité à obtenir des investissements est souvent liée à la réputation de son dirigeant.
Notre collègue Dominik Jones, de notre bureau UK, a discuté de cet enjeu avec Paul Billingham, CEO de Knight Corporate Finance. Voici les principaux enseignements de cet échange.
Capitaliser sur le profil des dirigeants pour attirer les investissements
La marque personnelle est importante lorsque vous êtes à la recherche d’un financement ; elle peut même vous aider à obtenir un premier tour de table. Car outre de solides plans de croissance, les investisseurs veulent aussi voir des personnes qui peuvent faire preuve de confiance et d’expérience.
Les dirigeants qui sont considérés comme des leaders d’opinion dans leur secteur, qui bénéficient d’une forte couverture médiatique et qui prennent régulièrement la parole lors d’événements sectoriels sont perçus comme étant ceux en qui l’on peut accorder le plus de confiance. Il existe de nombreux exemples, en particulier dans le domaine des start-up technologiques, où les marques des entreprises sont inextricablement liées à celles de leurs dirigeants.
Toutefois, plus l’entreprise est grande, moins la marque personnelle de son dirigeant est importante. Et si vous êtes une entreprise qui cherche à se vendre, un dirigeant notoirement connu peut en être un obstacle.
A contrario, faire profil bas pour revendre ?
« Si une solide réputation personnelle est extrêmement précieuse lorsque vous développez une entreprise, l’inverse peut aussi être vrai lorsque vous essayez de la vendre », confirme Paul Billingham. Selon lui, lors d’une acquisition, l’acquéreur peut être plus intéressé par la solidité de l’équipe de direction que par la réputation de son dirigeant, qui peut très bien quitter l’entreprise dans le cadre de cette vente. « Une entreprise qui fait preuve d’une dépendance excessive à l’égard de son dirigeant est susceptible d’être moins attrayante pour l’acquéreur », ajoute-t-il.
De la nécessité de délimiter la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle
En ce qui concerne la « véracité » de la version de vous-même que vous mettez publiquement en avant, il ne fait aucun doute qu’il faut porter une attention particulière à la ligne de démarcation entre vie personnelle et leur vie professionnelle. Par exemple, les chefs d’entreprise qui discutent ouvertement de leurs convictions politiques peuvent s’exposer à des critiques. Il en va de même pour ceux qui partagent trop d’informations personnelles ou des préférences. Paul Billingham souligne ainsi : « Plus vous vous mettez en avant, plus vous vous exposez à l’examen du public. » C’est pourquoi les chefs d’entreprise doivent réfléchir à la part d’eux-mêmes qu’ils souhaitent montrer aux autres car des bad buzz voire des scandales plus graves peuvent avoir un impact considérable sur la réputation de la marque et le cours de l’action de l’entreprise. Certains investisseurs verront cela d’un mauvais œil. C’est pourquoi, nombre d’eux stipulent désormais les conditions dans lesquelles les dirigeants peuvent s’exprimer publiquement.
A l’extrême, certains dirigeants ne veulent absolument pas être visibles. Paul Billingham précise ainsi : « J’ai travaillé avec des PDG qui étaient absolument paranoïaques à l’égard des relations publiques, probablement parce qu’ils avaient vu comment elles pouvaient se retourner contre eux si elles n’étaient pas bien faites. »
En réalité, il existe probablement un juste milieu. Un chef d’entreprise capable d’attirer l’attention pour les bonnes raisons est un atout précieux. Il est simplement important de veiller à ce que ce que vous dites, à qui vous le dites et où vous le dites soient en accord avec les valeurs de l’entreprise et ce qu’elle essaie d’atteindre.