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Relation attaché de presse / journaliste : quand la psychologie entre en jeu

Journalistes et attachés de presse ont vraiment besoin l’un de l’autre, mais il est rare pour l’un d’entre eux de bien vouloir l’admettre. Les équipes rédactionnelles sont, en effet, de plus en plus réduites en raison du déclin de la presse écrite et les journalistes sont confrontés au fait que tout le monde, aujourd’hui, se considère comme étant journaliste ou bloggeur. Alors, qui est mieux placé que l’attaché de presse pour les épauler et pour leur fournir du contenu et de la matière appropriés ? Nous allons le dire en premier : nous avons besoin des journalistes ! Aussi, comment pouvons-nous faire en sorte que cette relation fonctionne ?

Si nous faisons un pont entre relation presse et psychothérapie (qui sont deux activités, certes, très différentes mais avec de nombreuses similitudes toutefois), l’une des solutions pourrait être fournie par Carl Rogers qui s’est fait connaître dans les années 40 avec son approche thérapeutique totalement nouvelle et centrée sur la personne. Il a estimé que trois conditions essentielles devaient être réunies pour qu’une relation thérapeutique soit efficace.

Le regard positif inconditionnel 

Le regard positif inconditionnel est un concept incompris. Soyons clairs sur un point : non, vous n’avez pas besoin de vous aimer les uns les autres. Ce que vous devez faire est de vous accepter les uns les autres comme vous êtes, les réponses tardives aux emails et les délais non respectés compris. Ne vous jugez pas.

Acceptez plutôt l’humanité de l’autre sans évaluer son professionnalisme. Lorsque vous êtes capable de « voir » pleinement une personne et d’apprécier son « humanité », vous êtes déjà dans l’étape d’après pour rendre cette relation fructueuse.

Voyez-vous, le regard positif inconditionnel laisse croire que nous nous efforçons, en tant qu’individu, de nous améliorer, bien que « s’améliorer » revêt des significations différentes en fonction des personnes. Même si vous n’êtes pas d’accord, ou si un journaliste refuse de publier les commentaires de vos clients (que vous avez écrits spécifiquement pour eux) ou si un attaché de presse vous envoie encore un autre communiqué plein de jargon marketing, c’est leur choix. Vous devriez avoir pour eux un regard positif inconditionnel, quoi qu’il en soit.

L’empathie

A ne pas confondre avec la sympathie, L’empathie est la capacité à entrer dans le système de référence d’une autre personne et de comprendre/ressentir ce qu’elle vit actuellement. En gros, mettez-vous à la place les uns des autres. Sont-ils épuisés à force de courir après un scoop ou une exclu ? Sont-ils épuisés à force d’éviter de rater la deadline ?

Ressentez leur douleur (vous avez plus en commun que vous ne le pensez !). Mais au lieu de vous laisser décourager, servez-vous en pour mieux comprendre ce que signifie être une personne stressée et qui travaille dur dans les médias et les métiers de la comm. Utilisez cette nouvelle empathie pour le bien commun et demandez-vous : que puis-je faire pour aider l’autre ?

Puis-je fournir du contenu de dernière minute pour remplir cette page vide qui ressemble à un abîme menant tout droit à la porte de Pôle Emploi ? Puis-je simplement publier cet article pour lequel l’attaché de presse a relancé à cinq reprises par téléphone ? Oui, je peux le ferai et je le ferai !

La congruence

La congruence est quelque chose de très beau. En géométrie, la congruence est atteinte lorsque deux figures ont la même forme et la même taille, ou sont l’image inversée l’une de l’autre. En psychologie, il s’agit pratiquement de la même chose : votre expérience interne se reflète dans votre comportement visible et extérieur. Être congruent pourrait être décrit comme être sincère ou authentique.

Cela ne signifie certainement pas que, si vous êtes agacé, vous devriez envoyer des courriels irrités ou crier au téléphone parce qu’un journaliste n’a pas assisté à l’interview que vous aviez organisée ou qu’un attaché de presse n’a pas respecté votre échéance éditoriale. Mais vous devez reconnaître vos sentiments et leur faire savoir calmement que vous êtes déçu. Mais que, bien sûr, vous espérez également pouvoir travailler ensemble à l’avenir.

Vous voyez, lorsque journalistes et attachés de presse communiquent, la congruence n’a besoin que d’être minimale, car vous ne voulez pas effrayer ou aliéner l’autre personne. Mais soyez toujours clair sur ce que vous pouvez (réellement) offrir et ce que vous attendez en retour.

Rien ne vaut une conversation ouverte et honnête pour dissiper l’impression trouble que l’on pourrait (à juste titre ?) avoir de l’autre. Car, lorsque nous travaillons main dans la main pour atteindre le même objectif, la collaboration se passe toujours beaucoup mieux et nous obtenons de bien meilleurs résultats.

 

Retrouvez ici l’article original rédigé par notre collègue Katharina du bureau de Londres.

 

The author

Maha est consultante RP au sein de Quatrième Jour. Elle travaille également pour notre agence à Casablanca.

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