Fourth Day

L’IA dans les médias : les usages acceptés… et ceux qui ne le sont pas

N ous sommes tombés sur cet intéressant article “Public attitudes towards the use of AI in journalism” rédigé par la chercheuse Amy Ross Arguedas et souhaitions vous le présenter.

« Public attitudes towards the use of AI in journalism » a été menée dans six pays (États-Unis, Royaume-Uni, Japon, Allemagne, Australie, Argentine). Elle apporte un éclairage précieux sur les attentes, les craintes et les lignes rouges du public face à l’usage de l’IA générative par les médias. Bien que la France ne fasse pas partie des pays sondés, cette étude livre des tendances intéressantes et font d’ailleurs sens avec les points abordés lors de la formation anti Fake News de CISION que nous avons suivie.

Une prudence manifeste autour de l’IA dans l’information

Premier constat : la méfiance domine. Si l’IA est perçue comme un outil potentiellement utile, notamment pour automatiser certaines tâches (sous-titrage, transcription, personnalisation des recommandations), les répondants sont beaucoup plus sceptiques lorsqu’il s’agit de produire ou éditer des contenus journalistiques. L’idée qu’une machine rédige seule des articles ou intervienne dans des choix éditoriaux reste majoritairement rejetée.

Des usages « invisibles » mieux acceptés

L’acceptabilité de l’IA varie fortement selon son degré de visibilité. Les usages en arrière-plan – qui ne modifient pas directement l’expérience éditoriale – sont jugés plus acceptables. À l’inverse, toute intrusion de l’IA dans la production de contenu soulève des préoccupations éthiques : objectivité, vérification, transparence, mais aussi crainte d’une déshumanisation du journalisme.

Un besoin clair de transparence

L’étude souligne un besoin croissant de transparence. Une majorité de lecteurs souhaitent être informés lorsque des contenus sont générés, en tout ou partie, par des outils d’IA. Le “qui a fait quoi” devient une exigence forte. Dans ce contexte, la mention claire du recours à l’IA pourrait devenir un nouvel enjeu de confiance entre les médias et leur public.

L’IA, un révélateur de la défiance envers les médias

L’étude révèle aussi que les inquiétudes autour de l’IA accentuent des tensions déjà existantes : perte de confiance dans les médias traditionnels, polarisation, crainte des biais algorithmiques… Pour une partie du public, l’arrivée de l’IA est perçue comme un risque supplémentaire dans un écosystème informationnel déjà fragilisé.

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L’IA peut être un formidable levier d’efficacité et d’innovation, mais son adoption devra s’accompagner d’une réflexion éthique rigoureuse et d’un dialogue continu et transparent avec le public.

The author

Cindy est consultante RP senior au sein de Quatrième Jour. Elle est également responsable de notre agence de Casablanca.

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