J’ai découvert Facebook, Twitter et Instagram en rentrant au lycée. C’était une façon amusante de parler à des amis en dehors de la salle de classe et de se divertir en ligne. C’était un flot incessant de mèmes et de blagues qui rendaient la vie plus drôle et plus intéressante. Aujourd’hui, j’utilise toujours les réseaux sociaux quotidiennement, mais, en réalité, je ne les utilise que rarement en dehors du travail – leur rôle dans ma vie personnelle s’est considérablement amoindri.

Les Echos titraient d’ailleurs à ce sujet début août : « Les réseaux sociaux affrontent une panne de croissance des utilisateurs » expliquant que Facebook, Twitter et désormais Snapchat, malgré des bons résultats financiers, n’arrivaient plus à séduire de nouveaux utilisateurs.

Foire aux vanités

L’une des raisons principales de ce désintérêt est la culture du « like » qui s’est développée autour des réseaux sociaux. Peu de gens l’avouent mais tous font la chasse aux followers – un tel narcissisme ne vous permet pas de gagner beaucoup d’amis dans le monde réel. Pour autant, en ligne, la recherche d’attention est plébiscitée. Au lieu de rechercher de meilleures relations, c’est à qui aura le plus de likes.

Recevoir des likes, des retweets et avoir de nouveaux abonnés est considéré comme étant un succès, et vous voyez que les gens cherchent de manière active des réactions positives. Sur les réseaux, il est facile de devenir rapidement envieux d’amis qui ont dix fois plus de followers que vous sur Twitter.

Nous sommes tous en quête de reconnaissance et de l’approbation d’autrui, et ce n’est pas encourageant d’être confronté à un mur de silence. Nous devrions cependant nous sentir libres de dire ce que nous voulons, sans avoir à craindre le « zéro like » tant redouté car, comme disait Sacha Guitry, « Plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui ».

Prenez garde aux trolls

Mais que se passe-t-il si nous sortons de notre cercle d’amis en quête d’un engagement social ? Vous pouvez parler à n’importe qui, de n’importe quoi sur Reddit ou Twitter. Toutefois, vous risquez d’être attaqué, et toute déclaration peut être interprétée comme « polémique » et susciter des commentaires agressifs. Le trolling est un phénomène mondial – et l’ajout du mauvais hashtag peut vite donner lieu à une boîte de réception débordant de messages haineux.

Travail et réseaux sociaux

Travaillant en tant que consultante dans les relations publiques, je me demande souvent comment concilier mon désintérêt pour les médias sociaux et la nécessité de communiquer largement en tant que professionnel. Il existe cependant des différences entre notre utilisation des réseaux sociaux dans la vie personnelle et professionnelle. Et jusqu’à présent, mes réserves sur les médias sociaux ne se sont pas traduites dans mon travail.

Au lieu de cela, les relations publiques m’ont permis de voir les réseaux sous un nouvel angle. Mais c’est une réflexion à mener, car je présume que je ne suis pas la seule à montrer des signes de fatigue vis-à-vis des réseaux sociaux et de nombreuses études tendent à prouver ce désamour pour Facebook, notamment. Ainsi, une récente étude de Pew Research Center dévoile qu’aux États-Unis 44% des 18-29 ans ont supprimé l’application Facebook de leur smartphone durant l’année passée.

Alors, sommes-nous arrivés à la fin de l’ère des réseaux sociaux et sommes-nous tous en quête de plus d’authenticité et de moments « vrais » ? Est-ce l’aube d’une révolution ou d’une simple révolte ? Avec l’arrivée imminente de la 5G et des débits en mobilité 20 fois supérieurs à ce que l’on connait aujourd’hui, rien n’est moins sûr. L’avenir (digital) nous le dira !