Fourth Day

Comment les TPE et PME peuvent-elles mieux communiquer sur leurs engagements ESG ?

A ujourd’hui, de nombreux dirigeants souhaitent avant tout « bien faire ». Ils veillent à traiter leurs collaborateurs avec respect et cherchent à limiter l’impact de leur activité sur le climat. Certains vont même plus loin, en adoptant des pratiques ESG plus inclusives, en soutenant des causes sociales ou en optant pour des modes de fonctionnement plus durables. Mais quand il s’agit de communiquer sur ces engagements, le ton se fait plus hésitant. La peur d’être taxé de greenwashing ou de faire la morale pousse bien souvent à se taire.

Pourtant, garder le silence peut nuire à votre activité. Ne pas évoquer vos actions en matière d’environnement, de social ou de gouvernance (ESG), c’est passer à côté de nombreuses opportunités : attirer des jeunes talents, rassurer des partenaires, répondre à des appels d’offres publics ou encore se préparer aux nouvelles obligations réglementaires européennes. La directive CSRD, par exemple, va imposer très prochainement à certaines entreprises de publier un reporting ESG structuré.

Alors comment trouver le juste ton ? Comment parler de ce que vous mettez en place sans paraître prétentieux ? L’enjeu est là : vos parties prenantes doivent savoir qui vous êtes et ce que vous défendez — sans que cela ne devienne un discours autocentré.

Chez Fourth Day, nous avons nous-mêmes bâti notre stratégie ESG, tout en accompagnant de nombreuses entreprises, de toutes tailles, sur ce chemin. Ce guide s’inspire de cette expérience, mais aussi des échanges nourris avec nos clients, nos partenaires et plusieurs experts du développement durable. L’objectif : vous proposer des repères simples et concrets pour parler de vos engagements, avec justesse et impact.

  1. Commencer par une stratégie claire

Avant de communiquer, il faut savoir sur quoi communiquer. Cela passe par une étape fondatrice : la définition de votre stratégie ESG. Autrement dit, identifier ce qui est important pour vous et vos parties prenantes, et définir un plan d’action cohérent.

Pas besoin d’un manifeste révolutionnaire : il s’agit d’abord de prendre le temps de faire le point sur vos priorités. Ce travail doit aboutir à des objectifs mesurables, atteignables et alignés avec votre réalité.

Ce recul est parfois difficile à prendre, surtout dans des structures à taille humaine, où l’on est vite absorbé par le quotidien. C’est d’ailleurs ce que nous ont confirmé les 20 entreprises que nous avons interrogées : presque toutes reconnaissent l’importance de l’ESG, mais seules 8 ont mis en place une stratégie formalisée. Pourtant, clarifier sa démarche peut insuffler une nouvelle dynamique en interne, et renforcer le sens donné au travail collectif.

  1. Trois conseils pour bâtir votre stratégie

S’appuyer sur les trois piliers ESG

Même si l’acronyme ESG est amené à évoluer, ses trois composantes – Environnement, Social, Gouvernance – restent une excellente boussole pour structurer vos actions.

Toutes les entreprises ne peuvent pas agir à égal niveau sur ces trois volets. Chez Fourth Day, par exemple, nous avons peu d’influence directe sur les émissions de carbone liées à notre activité. En revanche, nous avons fait le choix de travailler avec des clients du secteur des technologies propres. 

Quant à la gouvernance – souvent moins visible – elle mérite toute votre attention. La manière dont vous gérez votre entreprise au quotidien influence fortement la capacité de vos équipes à s’exprimer, à s’impliquer, à comprendre le fonctionnement global. Même sans certification formelle, des outils simples (comme ceux proposés par l’ISO) peuvent vous aider à structurer vos processus.

Écouter ses parties prenantes

Pas besoin de tout réinventer. L’essentiel est de comprendre ce qui compte vraiment pour vos salariés, vos clients, vos partenaires. L’outil idéal pour cela s’appelle l’évaluation de matérialité : il s’agit de recenser les priorités internes et externes, puis de les croiser pour hiérarchiser vos axes d’action. Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise façon de faire. Ce qui compte, c’est d’expliquer pourquoi vous agissez, et dans quel but. 

De nombreuses entreprises s’appuient aussi sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU pour orienter leur stratégie. Ils offrent un cadre universel et concret, particulièrement utile sur les volets sociaux et environnementaux.

Fixer des objectifs réalistes

Il est tentant de viser haut. Mais attention aux promesses intenables : elles peuvent nuire à votre crédibilité. L’important n’est pas de viser la perfection, mais de choisir les combats que vous pouvez vraiment mener.

Voici un exemple parlant : « Si vous utilisez beaucoup d’acier, vous ne changerez pas l’industrie sidérurgique. En revanche, vous pouvez sélectionner rigoureusement vos fournisseurs, ou travailler sur la fin de vie de vos produits. Ce sont les petits gestes, répétés, qui font la différence. »

  1. Bien communiquer ses engagements

Impliquer ses équipes

Une démarche ESG crédible commence en interne. Pour que vos messages soient porteurs, vos collaborateurs doivent y croire – et s’y reconnaître. La consultation via l’évaluation de matérialité est une bonne première étape. Ensuite, identifiez des ambassadeurs en interne, et veillez à ce que vos équipes soient toujours informées en priorité de vos décisions.

Adapter ses messages et ses canaux

Un bon message est un message ciblé. Inutile de tout dire à tout le monde : sélectionnez les informations en fonction de vos publics. Une certification B-Corp ? Parlez-en à vos clients, partenaires, futurs talents. Une nouvelle initiative interne ? Mettez-la en avant sur votre site ou vos réseaux sociaux professionnels, plutôt que dans un communiqué de presse.

Adaptez aussi le discours selon l’audience. Un responsable des opérations sera peut-être plus sensible aux économies générées par un projet qu’à son seul impact environnemental. L’éclairage LED, par exemple, peut à la fois réduire les coûts et les émissions.

Rester transparent

Les consommateurs sont de plus en plus attentifs – et critiques – face aux discours ESG. Mieux vaut reconnaître ses limites que de trop en faire. Une communication honnête, même imparfaite, inspire davantage confiance qu’un message aseptisé.

Toutes les entreprises ont un impact négatif, à un moment ou un autre. Ce n’est pas un tabou. Ce qui compte, c’est d’expliquer pourquoi, et ce que vous faites pour y remédier. 

Donner du sens au reporting

Même sans obligation réglementaire, publier un reporting ESG de manière régulière est un excellent levier de crédibilité. L’important, c’est d’être constant, clair, et de ne pas cacher ses difficultés. Un projet n’a pas abouti ? Dites-le. Vous testez une nouvelle initiative ? Partagez vos apprentissages.

Attention aussi aux indicateurs trompeurs. Certains outils valorisent des pratiques qui relèvent simplement du bon sens. Par exemple : distribuer des fruits au bureau. Cela a-t-il vraiment un impact si personne ne les mange ? Ce qui compte, ce sont des données tangibles, vérifiables et utiles.

*** Avancer pas à pas ***

Construire une stratégie ESG et la faire vivre demande du temps, mais les bénéfices sont nombreux : clarification de vos engagements, mobilisation interne, différenciation externe.

L’essentiel, c’est de s’inscrire dans une dynamique de progrès, pas de perfection.

Pour résumé : « En partageant ce que vous faites, vous vous démarquez. Et avec les bons outils, vous pouvez à la fois faire avancer votre entreprise, vos équipes, et la planète. »

 

Découvrez notre guide dédié à la communication RSE / ESG des TPE et PME : https://www.fourthday.co.uk/fourth-days-guide-to-communicating-about-esg/

 

The author

Cindy est consultante RP senior au sein de Quatrième Jour. Elle est également responsable de notre agence de Casablanca.

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